mardi 31 mars 2015

Saint-Vincent à la cathédrale Saint-Etienne de Châlons-en-Champagne ( suite )

Le dernier article sur Saint-Vincent était consacré à la courte vie de ce jeune diacre et surtout à son supplice face à son bourreau Dacien.
Je souhaite, dans cette suite, vous transmettre les différentes sources hagiographiques consacrées à notre saint.

La Légende dorée de Jacques de Voragine.

Jacques de Voragine, né a Varaggio en 1230, fut dominicain et archevêque de Gênes.
Dès son plus jeune âge, il est reconnu pieux et a beaucoup de goût pour les études chez les dominicains.
Archevêque en 1292, il emploie une grande partie de ses revenus au soulagement des pauvres et se prive bien souvent du strict nécessaire.
Il écrit cet ouvrage en latin (legenda aurea) entre 1261 et 1266. Initialement appelée legenda sanctorum, son contenu est très vite reconnu d'une grande valeur. Il est dit aussi précieux que de l'or.
Ce récit raconte la vie d'environ 150 saints et saintes et martyrs chrétiens. Une partie du texte est consacré également à l'explication des fêtes religieuses et à la vie du Christ.
Pour la rédaction de La Légende dorée Jacques de Voragine a puisé, entre autres, dans les oeuvres des pères de l'église tels que Grégoire de Tours et Saint Augustin dont la vie fut évoquée par Jean Fusier dans l'église Notre-Dame d'Epernay, Saint Jérôme etc...
Tous ces récits avaient pour vocation d'exalter la foi et le combat que mène Dieu contre les esprits du mal.
Instrument de travail précieux pour les prédicateurs pour la préparation de leurs sermons, la Légende dorée devient, avec la Bible et le psautier, l'oeuvre la plus lue, la plus copiée et la plus augmentée au cours des siècles suivant sa parution. Il existerait plusieurs centaines de versions, des plus simples au plus enluminées. La plus ancienne date de 1282 et est conservée à la bibliothèque de Munich.
La legenda aurea est le premier ouvrage imprimé en langue française, en 1476, à Lyon.


Le Peristophanon ou couronne des martyrs de Aurellius Clemens dit Prudence ( 348-410 ).

Prudence naît en 348 à Calahorra dans le nord de l'Espagne. Il appartient à une riche famille romaine et chrétienne qui lui donne une excellente éducation, notamment en droit. Sa carrière est rapide et il est nommé deux fois gouverneur d'une province pour terminer à la cour de Théodose 1er, en qualité de haut fonctionnaire.
Las des fastes de la cour et trouvant sa vie médiocre, il se retire de la vie publique et se consacre à la poésie qu'il mit au service de l'Eglise.
Il écrit de nombreux poèmes dont le Peristophanon ou Couronnes des Martyrs qui évoque, parmi d'autres, le martyr de Saint Vincent de Saragosse.
Il compose également Psychomachia (combat de l'âme et dans l'âme ) qui narre l'éternel affrontement entre les vices païens et les vertus chrétiennes. C'est un texte éminemment porteur au Moyen-Âge puisqu'il contient un message universel. Il est important dans l'histoire littéraire  puisqu'il s'agit du premier exemple en Occident de poésie allégorique.
Ce poème est d'ailleurs repris sur un pilier fasciculé du Cloître de Notre-Dame-en-Vaux. Les quatre vertus cardinales y sont représentées sous la forme de chevaliers et le vice imagé par un petit masque simiesque bientôt transpercé par l'épée de la vertu.

Je vous souhaite une bonne lecture.
Je vous transmettrai prochainement un troisième et dernier article sur notre ami Vincent.

A très bientôt chers amis.

Très cordialement.

CL


Photographies : Daniel Brossais

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